DŽcouvrir le CÏur de JŽsus avec Marguerite-Marie ˆ Paray-le-Monial

Texte trouvŽ sur le site du sanctuaire de Paray http://www.sanctuaires-paray.com/IMG/pdf/Decouvrir_le_Coeur_de_Jesus_avec_MM_a_PLM_mars_07.pdf

Ç Lors de mon plerinage en 1986 auprs du tombeau de Marguerite-Marie, j'ai demandŽ, que dans l'esprit de ce qu'elle avait transmis ˆ l'Eglise, on rendit fidlement un culte au Sacre-CÏur. Car c'est auprs du CÏur du Christ que le cÏur de l'homme apprend ˆ conna”tre le sens vŽritable et unique de sa vie et de son destin, c'est auprs du CÏur du Christ que le cÏur de l'homme reoit la capacitŽ d'aimer È.
Jean-Paul II ˆ Mgr SŽguy Evque d'Autun 1990

Sainte Marguerite-Marie de Verosvres, visitandine ˆ Paray-le-Monial, est une belle et grande sainte du Charolais que l'Eglise Catholique honore.

Elle a vŽcu au grand sicle de la spiritualitŽ qu'on appelle l'Ecole Franaise, aprs Saint Franois de Sales et Sainte Jeanne de Chantal, la Bienheureuse Marie de l'Incarnation (Mme Acarie), BŽrulle, Olier, etc., Saint Vincent de Paul et Sainte Louise de Marillac, Saint Jean Eudes et Saint Claude La Colombire. C'est une contemporaine de la vŽnŽrable Beno”te Rencurel du Laus. Avec elle appara”t une vie chrŽtienne plus ŽvangŽlique, moins jansŽniste.

Marguerite-Marie enseigne que l'Žvangile est rŽvŽlation de l'amour de Dieu et appel ˆ la reconnaissance, qui se traduit par une adhŽsion plus forte ˆ la Personne du Sauveur en essayant de partager ses sentiments, et ˆ sa mission en Žtant prŽoccupŽs du salut de tous les hommes.

A la source de cette dŽmarche, il y a l'Žvangile qui fait conna”tre l'amour de Dieu et l'Eucharistie qui est avec la RŽconciliation le sacrement de cet amour reu et offert.

Le Culte du CÏur de JŽsus a ŽtŽ ˆ l'origine de beaucoup de vocations et de chemins de SaintetŽ. II n'est certes pas Ç obligatoire È. Mais l'accueil de l'amour de Dieu, que ce soit sous cette forme ou sous une autre, fait partie intŽgrante de la vocation chrŽtienne.

Les merveilles de l'amour de Dieu, personne ne peut les mesurer, dit Saint Paul. Puissent ces quelques pages aviver dans le cÏur des lecteurs et des plerins de Paray-le-Monial le dŽsir de les conna”tre plus profondŽment.

Je remercie les Sours de la Visitation de rendre ainsi hommage ˆ la Sainte bien-aimŽe de leur Monastre.

+ Raymond SEGUY Evque d'Autun, Chalon et M‰con AbbŽ de Cluny

Le CÏur

Le cÏur, dans le langage populaire comme dans celui de la Bible, est l'un de ces termes chargŽs d'un contenu et d'une richesse inexprimables.

Aussi le cÏur humain, s'il est l'organe physiologique qui donne vie au corps, signifie en outre une rŽalitŽ beaucoup plus profonde.

Le cÏur est vraiment le centre intime de l'homme, le lieu d'o procdent ses pensŽes profondes, ses sentiments, ses actes d'intelligence et de volontŽ. Le cÏur est surtout le lieu secret, le sanctuaire, o l'homme est seul avec son Dieu.

Enfin le cÏur, est selon Saint Franois de Sales, Ç sige et source de l'amour È, c'est-ˆ-dire que dans le cÏur de l'homme rŽside sa capacitŽ, sa puissance d'aimer. Ceci nous introduit ˆ une comprŽhension plus claire du CÏur de JŽsus.

Le CÏur de JŽsus

Le CÏur ouvert sur la croix constitue dans l'Eglise le fondement profond du culte au CÏur de JŽsus. Mais, si l'ouverture du C™tŽ est la manifestation ultime de l'amour du Christ, elle ne peut nous dispenser d'aller ˆ la rencontre de ce CÏur tel qu'il se dŽvoile dŽjˆ tout au long de sa vie terrestre : cÏur vivant, cÏur aimant.

Ds l'instant de l'Incarnation, le Ç CÏur de JŽsus formŽ par le Saint-Esprit dans le sein de la Vierge Mre È est vivant. On dŽcouvre son action mystŽrieuse mais rŽelle quand, ˆ la salutation de Marie ˆ sa cousine Elisabeth, celle-ci prophŽtise dans l'Esprit-Saint.

Il faut lire les Žvangiles pour dŽcouvrir dans le vie publique de JŽsus les multiples manifestations de cette vie intime de son cÏur: il a pitiŽ, il a compassion, il exulte de joie, il est dans l'admiration, il est navrŽ, il craint; mais par-dessus tout, c'est un cÏur qui aime passionnŽment. Un cÏur qui aime le Pre, son Pre. Un cÏur qui aime les hommes, ses frres : Ç ayant aimŽ les siens... il les aima jusqu'ˆ l'extrme (Jn 13, 1).

Ce que JŽsus dit de son CÏur

Dans 1 'Evangile

Si tout au long de l'Evangile, JŽsus manifeste son Amour, une seule fois cependant il parle explicitement de son cÏur:

Ç Venez ˆ moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes leons, parce que je suis doux et humble de cÏur; et vous trouverez du repos pour vos ‰mes. Car mon joug est bŽnin et ma charge lŽgre È (Mt 11, 28-30).

A Marguerite-Marie

La premire fois que JŽsus dŽcouvre Ç les merveilles de son amour È ˆ Marguerite-Marie, il lui dit: Ç Mon divin CÏur est si passionnŽ d'amour pour les hommes, et pour toi en particulier, que ne pouvant plus contenir en lui-mme les flammes de son ardente charitŽ, il faut qu'il les rŽpande par ton moyen, et qu'il se manifeste ˆ eux pour les enrichir de ses prŽcieux trŽsors que je te dŽcouvre et qui contiennent les gr‰ces de sanctification et de salut... È

Ç Mon CÏur est si passionnŽ È; cette rŽvŽlation devrait nous bouleverser et ouvrir nos cÏurs de pierre ˆ ces torrents d'amour que JŽsus dŽsire tant rŽpandre. Il ne peut plus les garder en Lui. Ç _Il faut qu'il les rŽpande... È afin que les hommes soient en mesure de recevoir ce feu qu'il est venu apporter sur la terre (cf Lc 12, 49).

Ç Une autre fois, dit Marguerite-Marie, il me dŽcouvre son CÏur et les merveilles inexplicables de son pur amour, et jusqu'ˆ quel excs il l'avait portŽ d'aimer les hommes, dont il ne recevait que des ingratitudes et mŽconnaissances. Ç Ce qui m'est d'autant plus sensible È, me dit-il, Ç que tout ce que j'ai souffert en ma Passion; d'autant que s'ils me rendaient quelque retour d'amour, j'estimerais peu tout ce que j'ai fait pour eux, et je voudrais, s'il se pouvait, en faire encore davantage; mais ils n'ont que des froideurs et du rebut pour tous mes empressements ˆ leur faire du bien... È

Ici, JŽsus veut nous redire jusqu'ˆ quel excs il nous a aimŽs, mais surtout, il se plaint de ce que l'on n'en fait pas cas. L'amour de JŽsus est mis Žchec, il n'intŽresse pas, ou si peu...

Ç J'ai tendu les mains ˆ longueur de jour vers un peuple rebelle È (Is 65, 2)

Vient alors la grande manifestation, un jour o Marguerite-Marie adorait le Saint Sacrement.

Ç Voilˆ ce CÏur qui a tant aimŽ les hommes, qu'il n'a rien ŽpargnŽ jusqu 'ˆ s'Žpuiser et se consommer pour leur tŽmoigner son amour; et pour reconnaissance je ne reois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrŽvŽrences et leurs sacrilges, et par les froideurs et les mŽpris qu'ils ont pour moi dans ce sacrement d'amour. Mais ce qui m'est encore le plus sensible est que ce sont des cÏurs qui me sont consacrŽs qui en usent ainsi È.

Dans cette manifestation, le cÏur est prŽsentŽ comme source de l'amour, d'un amour qui est allŽ jusqu'au bout de lui-mme. Cet amour est bafouŽ jusque dans son expression suprme: le sacrement de l'eucharistie. Il est vrai, JŽsus se montre trs sensible ˆ la reconnaissance, comme on le voit dŽjˆ dans l'Evangile (Lc 17, 11-19). Mais, peu nombreux sont ceux qui savent remercie le Sauveur des dons immenses qu'il leur fait.

Ç C'est pour cela que je te demande que le premier vendredi d'aprs l'octave du Saint Sacrement soit dŽdiŽ ˆ une fte particulire pour honorer mon CÏur, en communiant ce jour-lˆ (...) pour rŽparer les indignitŽs qu'il a reues pendant le temps qu'il a ŽtŽ exposŽ sur les autels. Je te promets aussi que mon CÏur se dilatera pour rŽpandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur, et qui procureront qu'il lui soit rendu È.

Inlassablement, JŽsus cherche ˆ nous attirer ˆ Lui. Sortant du domaine privŽ, si l'on peut dire, il demande ˆ Marguerite-Marie de s'employer ˆ l'instauration d'une fte publique en l'honneur de son divin CÏur, dans son Eglise, en action de gr‰ces pour l'immense don de son amour et en rŽparation de l'ingratitude des hommes.

Dans une communication plus personnelle, JŽsus manifeste toute la vulnŽrabilitŽ de son CÏur quand il demande ˆ sa confidente de l'accompagner chaque jeudi soir, durant une heure, pour participer ˆ son agonie ˆ GethsŽmani. Il lui dit: Ç C'est ici o j'ai le plus souffert qu'en tout le reste de ma Passion, me voyant dans un dŽlaissement gŽnŽral du ciel et de la terre, chargŽ des pŽchŽs de tous les hommes... il n'y a point de crŽature qui puisse comprendre la grandeur des tourments que je souffris alors È.

De cette confidence faite ˆ Marguerite-Marie est nŽe la pratique de l'Heure Sainte.

Il est cependant ˆ remarquer que JŽsus ne demandait cette pratique qu'ˆ Marguerite-Marie et que nulle part elle ne l'enseigne ˆ d'autres. C'est l'Eglise qui l'a proposŽe, Ç l'Eglise qui recherche sans cesse cette heure perdue dans le jardin des oliviers, perdue par Pierre, Jacques et Jean, pour rŽparer cette dŽsertion et cette solitude du Ma”tre qui a accru sa souffrance... JŽsus nous permet en quelque sorte de le retrouver continuellement dans cette heure ŽcoulŽe et irrŽversible, humainement parlant, et, comme jadis il nous invite ˆ prendre part ˆ la prire de son CÏur qui embrasse toutes les gŽnŽrations d'hommes È (Cardinal Wojtyla - Jean-Paul II - Le signe de la contradiction - Communio Fayard)

Ç J'ai soif, mais d'une soif si ardente d'tre aimŽ des hommes au Saint-Sacrement, que cette soif me consume, et je ne trouve personne qui s'efforce, selon mon dŽsir, pour me dŽsaltŽrer, en rendant quelque retour ˆ mon amour È.

Ç JŽsus-Christ, mon Seigneur et mon Dieu, que je crois vŽritablement et rŽellement prŽsent au trs Saint-Sacrement de l'autel, recevez cet acte d'une adoration trs profonde pour supplŽer au dŽsir que j'aurais de vous y adorer sans cesse, et en action de gr‰ces des sentiments d'amour que votre sacrŽ CÏur y a pour moi.

Je ne saurais mieux les reconna”tre qu'en vous offrant tous les actes d'adoration, de rŽsignation, de patience et d'amour que ce mme CÏur a faits pendant sa vie mortelle, et qu'il fait encore et fera Žternellement dans le ciel, afin de vous aimer, vous louer et adorer dignement par lui-mme autant qu'il me sera possible.

Je m'unis ˆ cette offrande divine que vous faites ˆ votre Pre ; etje vous consacre tout mon tre, vous priant de dŽtruire en moi le pŽchŽ et de ne pas permette que je sois sŽparŽe de vous Žternellement È.

Prire composŽe par Sainte Marguerite-Marie

Ce que Marguerite-Marie dit du CÏur de JŽsus

Ç Que ne puis-je raconter tout ce que je sais de cette aimable dŽvotion* et dŽcouvrir ˆ toute la terre les trŽsors de gr‰ce que JŽsus-Christ renferme dans ce CÏur adorable, et qu'il a dessein de rŽpandre avec profusion sur tous ceux qui la pratiqueront! È

ÇRaconter tout ce que je sais È ! Marguerite-Marie a vu, a entendu, a touchŽ l'ineffable

Elle affirme plusieurs fois ne rien pouvoir en dire. Ce son des Ç merveilles inexplicables È ou des secrets indicibles.

Les mots humains sont si insuffisants pour dire le mystre de Dieu, le mystre de l'Amour de JŽsus ! Alors Marguerite-Marie s'exprime ˆ l'aide d'images, et souvent d'images bibliques. Les plus employŽes sont celles du soleil, des flammes, de la fournaise et de la source.

*DŽvotion: dans son sens littŽral, ici employŽ, le mot signifie se vouer, se dŽvouer ˆ quelqu'un, entirement, sans rŽserve.

Retenons encore ces images de grande valeur spirituelle utilisŽes par Marguerite-Marie.

Ç Ce SacrŽ CÏur m'Žtait reprŽsentŽ comme un soleil brillant d'une Žclatante lumire, dont les rayons tout ardents donnaient ˆ plomb sur mon cÏur È.

D'autres fois, ˆ cette image du soleil, Marguerite-Marie ajoute celle de la fournaise et des flammes qui fait penser au buisson ardent dont s'approcha Mo•se.

Ç Une fois entre les autres, que le Saint-Sacrement Žtait exposŽ, aprs m'tre sentie retirŽe toute au-dedans de moi-mme par un recueillement extraordinaire de tous mes sens et puissances, JŽsus-Christ, mon doux Ma”tre, se prŽsenta ˆ moi, tout Žclatant de gloire avec ses cinq plaies, brillantes comme cinq soleils, et de cette sacrŽe HumanitŽ sortaient des flammes de toute part, mais surtout de son adorable poitrine, qui ressemblait ˆ une fournaise ; et s'Žtant ouverte, il me dŽcouvrir son tout aimant et tout aimable CÏur, qui Žtait la vive source de ces flammes È.

A travers ces mmes images dans le texte suivant, Marguerite-Marie est introduite dans le mystre de l'amour souffrant.

Ç Ce divin CÏur me fut prŽsentŽ comme dans un tr™ne de flammes plus rayonnant qu'un soleil et transparent comme un cristal avec cette plaie adorable, et il Žtait environnŽ d'une cÏuronne d'Žpines, qui signifiait les piqures que nos pŽchŽs lui faisaient et une croix audessus qui signifiait que ds les premiers instants de son Incarnation, c'est-ˆ-dire ds que ce sacrŽ Coeur fut formŽ, la croix yfut plantŽe È.

Tout le mystre rŽdempteur est lˆ.

Le livre ouvert

JŽsus se prŽsente ˆ notre Sainte et lui dit: Ç Je veux te faire lire dans le livre de vie o est contenue la science d'amour. Et, me dŽcouvrant son sacrŽ CÏur, il m'y fit lire ces paroles

Ce qui s'imprima si fort dans mon esprit que je n'en jamais perdu la mŽmoire. Ç L'aimable CÏur de JŽsus m'est ouvert comme un grand livre, o il me fait lire les leons admirables de son pur amour È

L'ab”me

Un jour JŽsus avait demandŽ ˆ sa confidente de regarder l'ouverture de son c™tŽ. C'est, lui disait-il, Ç un ab”me sans fond, qui a ŽtŽ fait d'une flche sans mesure, qui est celle de l'amour È.

(Image de la lance transperant le CÏur de JŽsus)

Ç En ces jours-lˆ une source jaillira.., en remde au pŽchŽ et ˆ la souillure È (Za 13, 1)

La source

Ici, une remarque s'impose: lorsque Marguerite-Marie voit le CÏur de JŽsus, lorsqu'il se prŽsente ˆ elle, elle le dŽcrit presque toujours ˆ l'aide des images dŽjˆ citŽes: soleil, fournaise. Mais lorsqu'elle invite ˆ venir ˆ lui, elle emploie d'autres images : celle de la source est la plus utilisŽe. Cette image Žvoque la vie surabondante offerte par le CÏur du Christ.

Ç Le CÏur de JŽsus est une source inŽpuisable de tous biens qui ne cherche qu'ˆ se rŽpandre et communiquer È.

Ç Une source de toutes sortes de dŽlices o plus on prend plus il y a ˆ prendre È. Ç Ce divin CÏur est une source fŽconde de bŽnŽdictions et de gr‰ce È,

Ç Une source intarissable, o il y a trois canaux qui coulent sans cesse premirement, de misŽricorde pour les pŽcheurs (...); le second est de charitŽ qui s'Žtend pour le secÏurs de tous les misŽrables qui sont en quelque nŽcessitŽ (...) ; du troisime, dŽcoulent l'amour et la lumire pour les parfaits amis qu'il veut unir ˆ lui, pour leur communiquer sa science et ses maximes È.

Aimer l'Amour

JŽsus nous a parlŽ de l'amour dŽbordant de son CÏur: Ç amour qu'il ne peut plus contenir

en lui-mme È. Marguerite-Marie elle, nous a dit, dans le langage de son temps et ˆ l'aide d'images simples, ce qu'elle a peru des insondables richesses du CÏur du Christ.

Demandons maintenant ˆ l'hŽritire de ces trŽsors de nous apprendre ce que JŽsus attend de nous, ce qu'il dŽsire.

Deux passages des lettres de la servante de Dieu nous y introduisent:

Ç Il me semble que le grand dŽsir que notre Seigneur a que son sacrŽ CÏur soit honorŽ par quelque hommage particulier est afin de renouveler dans les ‰mes les effets de la RŽdemption È.

Ç Aussi est-ce l'ardent dŽsir qu'il a de communiquer ses gr‰ces de sanctification et de salut aux ‰mes et aux cÏurs bien disposŽs qui le fait dŽsirer d'tre connu, aimŽ et glorifiŽ de ses crŽatures dans lesquelles il veut rŽgner comme la source de tout bien afin de pourvoir ˆ leurs besoins. C'est pour cela qu'il veut qu'on s'adresse ˆ lui avec une grande confiance È, car Ç il veut l'amour et les hommages de ces crŽatures d'une libre et amoureuse et franche volontŽ È.

Nous l'avons vu si le Seigneur dŽsire que son CÏur soit Ç aimŽ, honorŽ et glorifiŽ È, c'est d'abord en reconnaissance de ses bienfaits, mais c'est aussi pour nous, afin de nous faire sortir de notre Žtat de pŽchŽ en nous communiquant pleinement le salut et la vie.

Or, dŽjˆ dans l'Evangile, JŽsus dŽplore: Ç Vous ne voulez pas venir ˆ moi pour avoir la vie È (Jn 5, 40). Et ˆ Paray, il est venu renouveler ses appels et offrir Ç la dŽvotion ˆ son CÏur, comme un des derniers efforts de son amour... È, Ç afin que si les hommes regardent son CÏur percŽ d'amour pour eux, ils reoivent de lui, le salut È.

Comment faire pour aimer, honorer et glorifier le CÏur de JŽsus, pour rŽpondre ˆ l'appel du CÏur du Christ, et entrer dans ce cÏurant d'amour?

Accueillir

La premire dŽmarche consiste ˆ ouvrir son cÏur Ç afin de pouvoir en quelque faon contenter l'ardent dŽsir que l'amour du CÏur de JŽsus a de se rŽpandre È, Ç de se communiquer È. Cette attitude d'accueil implique nŽcessairement une reconnaissance de nos fautes: nous sommes tous pŽcheurs. Elle appelle foi et confiance envers celui qui pardonne Ç Vous avez trop de crainte et c'est ce qui lui dŽ pla”t, car il veut de vous ne amoureuse confiance È, dira Marguerite-Marie ˆ une des ses correspondantes.

RŽpondre

La deuxime dŽmarche nous appelle ˆ une rŽponse d'amour qui engage la vie.

Marguerite-Marie nous avertit ˆ plusieurs reprises Ç qu'il ne s'agit pas de pratiques et prires seulement, mais plut™t d'une parfaite conformitŽ ˆ ses saintes vertus È. Et ailleurs Ç Il a un ardent dŽsir que nous conformions notre vie ˆ la sienne È.

Vie conforme ˆ celle de JŽsus Christ, qu'est-ce ˆ dire? Notre Sainte nous rŽpond: Ç Aimez constamment le sacrŽ CÏur de JŽsus-Christ, conformez-vous le plus qu'il vous sera possible ˆ son humilitŽ et ˆ sa douceur envers le prochain È.

En effet, la disciple de l'Amour sait que le vrai amour de Dieu produit infailliblement l'amour des autres, aussi elle enseigne ailleurs qu'aimer le CÏur de JŽsus c'est chercher ˆ lui plaire Ç par l'exercice de la sainte charitŽ en pensant et parlant toujours bien de notre prochain, assistant les pauvres selon notre pouvoir... È.

Marguerite-Marie invite aussi souvent ˆ la conformitŽ ˆ JŽsus souffrant, humiliŽ et mŽprisŽ. Mais dit-elle, Ç contentez-vous des occasions qu'il vous fournira soit d'humiliation ou contradiction : ne les cherchez pas, mais profitez-en en silence È.

A ceux qui dŽsirent aller plus loin dans la dŽvotion ˆ ce CÏur tout Amour, MargueriteMarie conseille de lui rendre amour pour amour en se consacrant ˆ lui.

Une lettre Žcrite en 1684 Žnonce merveilleusement les moyens, les effets et les fruits de cette dŽmarche.

ConsŽcration

Ç Si vous dŽsirez d'tre du nombre de ses amies vous lui offrirez donc ce sacrifice de vousmme - une donation comme elle dit ailleurs - un premier vendredi du mois, aprs la communion, que vous ferez ˆ cette intention, vous consacrant toute ˆ lui, pour lui rendre et procurer tout l'amour, l'honneur et la gloire qui sera en votre pouvoir; et tout cela en la manire qu'il vous inspirera. Aprs quoi, vous ne vous regarderez plus que comme appartenante et dŽpendante de l'adorable CÏur de notre Seigneur JŽsus-Christ y ayant recÏurs en toutes vos nŽcessitŽs, et y Žtablissant votre demeure, autant que vous le pourrez; et il rŽparera ce qu'il pourrait y avoir d'imparfait dans vos actions et sanctifiera les bonnes, si vous vous unissez en tout ˆ ses desseins qui sont grands sur vous pour se procurer beaucoup de gloire par vous si vous le laissez faire È.

Ç Tout cela en la manire qu'il vous inspirera È. Le cÏur qui aime se pla”t ˆ le dire et le redire ˆ l'aime. Aussi cette consŽcration prendra-t-elle souvent une forme Žcrite.

Marguerite-Marie nous en a laissŽ plusieurs.

On ne peut conna”tre et aimer vŽritablement le CÏur de JŽsus pour soi tout seul. Ceux qui sont engagŽs dans cette voie, qui ont dŽjˆ bŽnŽficiŽ des Ç trŽsors d'amour et de gr‰ces È de ce CÏur, seront nŽcessairement poussŽs ˆ partager ce qu'ils auront reu et plus encore ˆ rŽpandre cette dŽvotion, ce culte, qui donne tant de joie au Sauveur.

L'image

Parmi les moyens pratiques recommandŽs par Marguerite-Marie pour honorer le CÏur de JŽsus, l'image tient une place importante. Cela se comprend aisŽment. Nous avons besoin de symboles, de signes visibles pour accŽder aux rŽalitŽs invisibles, surnaturelles.

Le Christ a demandŽ lui-mme que cette image soit exposŽe en particulier dans les familles, Ç pour que son CÏur soit honorŽ È, Ç et c'est l'honneur mme qu'on lui rendra, c'est-ˆ-dire cette foi en son amour, le respect et la gratitude que celle-ci entra”ne, qui fera descendre, partout o l'image du CÏur de JŽsus sera ainsi vŽnŽrŽe, partout o la charitŽ qu'elle signifie sera reconnue, une abondance de gr‰ces et de bŽnŽdictions È (J. Ladame; les Faits mystiques de Paray. RŽsiac).

Les premiers vendredis du mois

Outre l'image, il est bon aussi de concrŽtiser dans le temps l'expression de notre amour au CÏur de jŽsus comme nous y invite Marguerite-Marie. Ç Ceux qui s'affectionnent ˆ honorer ce sacrŽ CÏur prennent, pour cet effet, tous les premiers vendredis du mois pour lui rendre quelque honneur particulier, chacun selon sa dŽvotion È.